Quels effet de la pandémie de Covid sur l’encadrement du télétravail ?

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Une étude publiée en février 2022 dans La Lettre du Centre Études & Data du Groupe Alpha.

Introduction :

La pandémie de Covid-19 a entraîné une explosion de la pratique du télétravail en France. Alors que le télétravail régulier concernait seulement 3 % des salariés et 11 % des cadres1 en 2017, plus d’un quart des salariés s’est retrouvé en télétravail pendant le premier confinement en avril et mai 2020. Cette part a ensuite fluctué et s’est établie fin 2021 autour de 13 %.

Après l’expérimentation forcée du télétravail pendant les confinements, les entreprises ont souhaité formaliser et encadrer davantage la pratique du télétravail régulier. Le nombre d’accords de télétravail2 a ainsi augmenté de 67 % en 2020 et de 80 % en 2021 par rapport à 2019. Cette dynamique nouvelle du télétravail transparaît dans notre échantillon d’accords d’entreprise, qui couvre une période de septembre 2020 à mai 2021 (cf. encadré ci-dessous). 75 % de ces accords sont en effet des primo- accords. Le télétravail est devenu pour les entreprises un enjeu de premier plan.

Dès lors, notre étude s’intéresse à l’effet de la pandémie sur l’évolution des modèles d’encadrement du télétravail. Pour cela, elle propose une analyse dynamique comparée entre 100 accords d’entreprise conclus entre septembre 2020 et mai 2021 et 125 accords conclus entre 2017 et 2019 issus d’une précédente étude3. Nos travaux permettent aussi de cerner les différences de pratiques au sein du tissu productif français grâce à une analyse statique ventilée par taille d’entreprise et par secteur d’activité.

La première partie montre que les accords ont assoupli la mise en œuvre du télétravail tout en intensifiant sa pratique. La deuxième partie souligne que le télétravail s’accompagne d’une autonomie accrue dans l’organisation du temps de travail qui n’est pas sans risque de voir celui-ci augmenter. La troisième partie révèle que les mesures en matière de formation, de prévention et d’accompagnement au télétravail apparaissent insuffisantes, ce qui est susceptible de générer un risque de dégradation des conditions de travail. Enfin, la quatrième partie insiste sur la diminution de la prise en charge des frais liés au télétravail.

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